Accident de Sierre : le CDJ rappelle les règles déontologiques dans la couverture d’événements dramatiques

Le Conseil de déontologie journalistique vient de rappeler aux médias et aux journalistes leur responsabilité envers la société, qui conduit à s’interroger sur les conséquences de la diffusion ou l’absence de diffusion d’une information/photo.

Le droit à l’information et le droit de savoir sont fondamentaux mais peuvent connaître des limites légitimes en raison des droits individuels des personnes concernées. Il ne s’agit pas de refuser par principe toute diffusion de photo dans un tel contexte, mais c’est une question de critères, de mesure et de sens des responsabilités.

Quelques critères peuvent aider à prendre les bonnes décisions lorsque des personnes sont ainsi impliquées :

  1. le contenu informatif et l’intérêt public d’une photo. « L’intérêt public » n’est pas le simple intérêt curieux du public, c’est la contribution de la photo à la compréhension des faits dont on parle.
  2. le respect de la dignité des personnes victimes et de leur famille. Ce sont des êtres humains en situation de grande vulnérabilité qui n’ont pas demandé à être dans l’actualité. Ils ne sont pas nécessairement en état ou n’ont pas les clés pour faire face aux sollicitations des médias. Ceux-ci sont donc appelés à une retenue d’autant plus grande.
  3. le respect de la vie privée. Ce n’est pas parce qu’une personne en souffrance est visible dans l’espace public  que sa souffrance devient automatiquement publique. Chaque personne conserve un droit sur son image.
  4. l’origine des photos. Le fait qu’une image soit consultable sur des blogs, sur facebook, etc. ne donne pas automatiquement le droit de reproduire cette image. Il peut y avoir des exceptions, mais pas au point de renverser la règle. C’est cependant un domaine en évolution.

La décision de publier telle ou telle illustration renvoie donc dans la plupart des cas à une réflexion et une prise de responsabilité en rédaction, qui contribuent à la richesse du journalisme. Le principal critère doit rester l’information. L’émotion y a sa place mais les journalistes sont appelés à prendre de la distance plus vite que la moyenne de l’opinion publique.

Source : www.deontologiejournalistique.be

Sur ce sujet, le centre de documentation vous propose notamment :

Benoît Grévisse : Déontologie du journalisme. Enjeux éthiques et identités professionnelles (Bruxelles, De Boeck, 2010 – Coll. Info&Com)

Jean-Jacques Jespers : Journalisme de télévision. Enjeux, contraintes, pratiques (Bruxelles, De Boeck, 2009 – Coll. Info&Com)

Les commentaires sont fermés.

Voir aussi: